Un bouquet s'il-vous-plait!

Anna avait réussi à se trouver un emploi plus stable depuis quelques semaines. Elle avait trouvé une jolie boutique dont le deuxième étage servait de demeure familiale à a femme où appartenait cette boutique de fleur. C’était beaucoup mieux que son ancien boulot sur la liste de rappel et de se faire demander de rentrer travailler vraiment à la dernière minute. Et elle devait bien l’avouer, elle trouvait charmant cet endroit et la propriétaire lui offrait bien un bel horaire de travail.

La jeune fille avait décidé de porter une robe blanche et jaune aujourd’hui malgré les temps un peu frais, mais elle rajouta un petit manteau bleu ciel pour se couvrir le temps de se rendre jusqu’à son travail. Elle commença sa journée tout à fait normalement pour toutes les autres. Elle s’occupa des innombrables fleurs ainsi que des clients. Elle entendit la cloche de la porte sonnée et se retourna aussitôt pour accueillir le nouveau client. Son travail l’aidait à travailler sa timidité et à avoir plus confiance en elle pour aborder les étrangers. Par contre cette fois, la propriétaire s’était approprié le… Ah en fait il s’agissait de son fils. Anna poussa un petit rire. Bien que l’adolescent ne semble guère aimer la situation, la jeune adulte trouvait ça mignon de les voir ainsi. Peut-être qu’un jour elle pourra s’occuper de son propre enfant?

Sans même le vouloir réellement, elle écouta leur conversation jusqu’à ce que la mère ordonne presque à son fils d’aider Anna. Il était vrai qu’il y avait une grosse commande à préparer pour un mariage et qu’elle ne devait pas écouter aux portes maintenant. Elle se remit aussitôt au travail alors que Haruhiko vint à elle. Elle se retourne dès qu’il lui adresse la parole tout en lui souriant timidement.

- Ah Fujimoto-kun.

Elle regarda alors ce qu’elle avait de fait déjà. Il y avait plusieurs bouquets de prêt, il en manquait encore une cinquantaine.

- Tu pourrais m’aider à finir les bouquets pour les centres de table? Il suffit de prendre quelques Bacopa, les petites fleurs blanches, y rajouter des Bleuet, les fleurs bleus de la même grosseur à peu près. Ensuite mettre quelques tiges de feuilles et d’y insérer au milieu une fleur Orchidées laelia.

C’était tout simple, mais ça restait que des fleurs décoratives pour les centres de tables des invités pour le mariage. Et il ne fallait pas non plus que ça soit trop immense puisqu’avec soixante-quinze, la boutique serait vidée en une seule journée. Après y avoir donné les explications, Anna se remit au travail. Observant de temps à autres l’élève. Elle sentait le silence peser et elle trouvait ça dommage puisqu’il s’agissait tout de même de l’enfant de sa patronne. Pourquoi ne pas faire un effort et d’engager une conversation. Elle a bien compris qu’il avait l’intention d’aller jouer. Et sans la connexion internet, aucun moyen, donc sans doute qu’il s’agit d’un jeu en ligne. Mais ça ferait trop indiscret et ça voudrait dire qu’elle les avait épiés…

- Ta journée d’école s’est bien passée?

Pour la base, c’était la base!

Bien qu’Anna ait tenté d’être le plus sympathique que possible avec le jeune homme, celui-ci ne semblait guère vouloir l’être à son égard. Était-ce réellement une bonne idée d’avoir son aide? Même si c’était sa patronne qui en avait décidé autant, si son fils ne voulait rien savoir de cette tâche, ce n’était peut-être pas l’idéal? Mais elle ne pouvait pas faire quoi que ce soit à son propos. À moins de continuer son travail.

Même pour la deuxième partie, c’était un total échec. Bien que le garçon ait raison que cela ne la regardait pas, ce n’était que par politesse.


Mais malgré ce fait, la réponse sèche l’intimida. Elle garda automatiquement le silence et baissa son regard vers le sol. Elle ne savait plus quoi faire face à lui. Elle faisait déjà les efforts pour en apprendre plus sur ce jeune homme, mais clairement, ça le faisait plus que chier d’entendre sa voix.

Elle continua sans rien dire. Une dizaine de bouquet de préparer se fut sans le silence complet. Elle sentait la gêne monter en elle, mais le peu de courage qu’elle avait, elle l’avait gaspillé quelques instants plus tôt. L’ambiance était même devenue lourde, malgré le fait qu’elle jeta de temps à autre un petit coup d’œil pour voir la progression du travail de son non coéquipier social.