Haruhiko Fujimoto

 
Je suis qui moi? Juste un mec sans réel intérêt. Sérieux, passez votre chemin, j’suis pas des plus intéressant… Quoi? Comment ça j’suis obligé? Ok alors… Donc comme vous savez déjà, je ne prénomme Haruhiko, ou simplement Haru pour les intimes ou « tête de nœuds ». Je suis un adolescent parmi les autres. Étant ni le populaire ou l’antisocial de la classe, je suis dans l’entre-deux avec une petite bande de potes, composée de moi-même, mon ami d’enfance Ryuji,  ainsi que de deux autres mecs de ma classe; Shinya et Aoki. Dans ce petit groupe, je pourrais me qualifier comme y étant le « clown de service » : Pas très intelligent et toujours en train de faire rigoler les autres. Oui, j’assume totalement ne pas être une lumière, et je suis pas mieux dans les cours de sports. La seule chose à laquelle j’excelle, ce sont les jeux vidéos… Pas difficile à voir avec la vitesse à laquelle je peux taper sur un clavier. Un cas perdu comme le dit si bien Ryuji… Mais bon, tant que je passe, mes parents me laissent tranquilles sur le sujet.

Niveau physique, je suis tout aussi banale que ma personnalité. Cheveux d’une longueur d’environ 10-15 cm, d’un brun très foncé, toujours en bataille, ces derniers reflètent bien ma paresse des plus ultime. Ces derniers cachent souvent mes yeux gris, étant l’unique trait que j’ai retenu de ma mère étrangère, sinon, je suis un incontestablement un japonais. Vu mon amour du sport, vous devinez également que je ne suis pas très musclé et vous faites bien, car je suis très loin du bodybuilder. Un maigrichon de 1m69, voilà ce que je suis. Ma façon de m’habiller n’est pas dans les plus admirables non plus. Outre mon uniforme à l’école, un T-shirt et un pantalon simples font amplement l’affaire. Dans un certain sens, cet apparence quelque peu négligée m’arrange, car je suis ainsi bas dans le top des plus beaux garçons de la classe.

J’oubliais aussi un fait très important : Je déteste les filles. Leur parfum, leurs vêtements provocateurs, leur voix agressantes, tous ces trucs supposément « Kawaii »… Dieu que ça me dégoute. Personnellement, je ne comprends pas cet intérêt des mecs envers les filles aux jolies courbes et fortes poitrines… C’est dégoutant… Rien n’est mieux que quelques muscles bien travaillés, une voix rauque, mais suave… Bref, tout ce qui est masculin est beaucoup plus attirant à mes yeux… Car au cas où vous auriez raté l’information inscrit en haut, je suis gay… Chose qui n’est pas toujours facile à cacher lorsque nous faisons partie d’un groupe de jeunes hommes en rut.

 
Tout comme la partie précédente, mon histoire n’est pas des plus palpitante non plus. Elle commence comme toutes les autres, soit celle d’un homme et une femme qui se rencontrent par pur hasard dans une convention de mangas et d’animés. Bon, peut-être pas tout le monde qui se rencontre dans une convention, mais peu importe. Ma mère était une européenne en visite à cette époque. Grande fan de la culture japonaise, elle pratiquait la langue depuis quelques mois seulement en vue de son voyage avec quelques copines dans le pays du soleil levant. Elle avait interpellé mon père pour simplement demander des indications, mais à la place, ce fut complètement le coup de foudre pour tous les deux.
Évidemment, comme je suis là présentement, la suite de l’histoire n’est pas bien compliquée. Ils se sont fréquentés tout au long du séjour de ma mère pour que quelques mois plus tard, suite à de longues démarches, ma mère s’installe officiellement au pays. Bien qu’elle en rêvât lorsqu’elle était adolescente, elle n’aurait jamais cru réellement déménager aussi loin de chez elle pour le pays qu’elle admirait tant. Trois ans plus tard, ils ont eu ma grande sœur, puis ce fut mon tour dans les deux années suivantes.

Mon enfance plus assez simple. Mon père était un employé de bureau bien ordinaire tandis que ma mère avait réussi à s’ouvrir un petit commerce de fleuriste. Nous n’étions pas riches, mais cela suffisait à nos principaux besoins. Bien évidemment, la culture des Geeks était bien présente à la maison. Il était difficile de ne pas emprunter cette voie à notre tour alors que nos parents étaient tous les deux plongés dans cet univers. Je dis bien « nous », car même si ma sœur refuse de l’admettre parfois, je la surprends en train de scruter des scans sur le net. Otaku un jour, Otaku toujours.

Passons maintenant à Ryuji. J’ai rencontré ce gars à la crèche alors que je pissais encore dans mon froc. Ayant toujours été quelque peu maladroit et parfois lent à la détente, Ryuji était le seul gamin qui semblait vraiment apprécier ma compagnie et qui m’aidait à me relever lorsque je plantais en pleine figure. Il a toujours été beaucoup plus mature que son âge, ce que j'admire beaucoup chez lui, et je n’ai jamais compris pourquoi il se tenait avec un idiot comme moi. Néanmoins, nous sommes tout de même inséparables. Il est mon meilleur ami, celui à qui je dis tout… Enfin, presque tout. Certaines choses valent mieux de rester sous silence, tout comme le fait que je sois complètement amoureux de lui.

Je qualifierais ce sentiment comme étant assez récent chez moi. Déjà que j’avais un certain doute sur mon orientation vu mon dégout général envers le sexe opposé, le tout s’est rapidement clarifié lors des dernières vacances d’été. Comme d’habitude, je passais ces dernières en compagnie de Ryuji. Ses parents m’avaient invité avec eux à aller aux sources chaudes pour quelques jours, chose que je n’aurais refusé pour rien au monde Toutefois, voir celui que je considérais comme étant mon meilleur ami complètement nu dans les bains à éveiller un sentiment qui m’était des plus étranger. Ce n’était pourtant pas la première fois, mais mon cœur battait à toute allure et je ne vais pas mentir… le soldat était au garde-à-vous, mais épargnons les détails. Depuis ce jour, ma vision de Ryuji a complètement changé. Populaire auprès des filles, j’en suis même devenu à détester lorsqu’elles lui tournent un peu trop autour… Et je ne vais surtout pas mentionner la déprime qui m’a frappé lorsque celui-ci a accepté la confession d’une nana de la classe voisine. Cependant, je ne peux rien y faire, puisque je sais pertinemment qu’il ne me verra jamais comme étant plus qu’un ami d’enfance et ça vaut mieux pour nous deux je crois… On peut dire en quelques sortes que je passe ma frustration dans les jeux vidéos. Mieux que rien, non?